D'avance, je m'excuse. J'ai encore quelque chose à vous vendre, mais c'est ainsi que j'essaie de gagner ma vie à présent, alors j'espère que vous ne m'en voudrez pas de faire un peu de promotion. Après, je vous promets que je reviendrai à mes posts habituels — j'aimerais tellement vous raconter mon voyage en Algarve en juin dernier, ou mon voyage en Corse en septembre, vous parler de ma nouvelle vie, de mes nouveaux projets...

Donc, je vends un calendrier illustré pour 2017, un vrai calendrier imprimé, plus beau que ceux que je mets ici depuis quelques années. Pour tout savoir, c'est ici.

Merci !




Edit : La campagne de souscription est close, mais vous pouvez désormais trouver ce calendrier sur ma toute nouvelle boutique Etsy.















http://www.editionsalternatives.com/site.php?type=P&id=1822

Alors voilà, j'ai écrit un livre.

Un jour de juillet 2012, alors que je m'apprêtais à exercer pour de bon le métier de mes rêves, à me plonger dans les assistants virtuels, les dictionnaires, les grammaires, les graphes syntaxiques et sémantiques et à prendre véritablement mon pied au milieu de tout ça, je fus contactée par les éditions Alternatives, qui étaient intéressées par mon travail d'illustration. Un rendez-vous fut fixé rapidement, où je parlai à Charlotte Gallimard de mon envie de recueillir les recettes de ma famille et de les illustrer moi-même. Ce projet de livre fut accepté immédiatement — oui, je mesure ma chance — mais mit plusieurs années à mûrir et à se concrétiser.

Ce n'est qu'en quittant mon poste de linguiste en mars dernier que je pus me mettre sérieusement au travail. Je m'y plongeai entièrement. Pendant des mois, les jours se suivirent et se ressemblèrent. Nuits blanches. Journées solitaires. La respiration quotidienne me fut apportée par la piscine du matin, suivie du café avec les copains, la "bande aquatique". Leur présence me donna du courage, de la force pour mener le projet à terme.


Et puis, le 27 octobre, le livre vit le jour. Enfin.


Aujourd'hui, je suis enfin libérée de cette angoisse de voir les recettes de ma famille se perdre avec la disparition de mes grands-parents d'abord, puis celle de mes parents, inéluctable.

Ce que mes grands-parents ont été, ce que mes parents sont, ce qu'ils nous ont donné de plus cher est dans ce livre. C'est mon trésor.


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Si vous avez des difficultés à le trouver, voici une liste (non exhaustive) des librairies qui l'ont en stock.




Il y a quelque temps, j'ai rencontré une journaliste du magazine Zeste. Nous avons pris un thé chez Mûre et je lui ai raconté ma vie dans les grandes largeurs. Elle en a tiré la substantifique moëlle avec ce petit portrait paru dans le tout nouveau numéro de Zeste, où je suis merveilleusement entourée : vous pourrez y découvrir également les portraits de Natsuko Imai, Lucile Prache et Guillaume Long — qu'on ne présente plus. Et pour l'occasion, j'ai fait un dessin du brunch du Tricycle, que j'adore.

Merci Jill Cousin pour ce coup de projecteur !

Sur ce, je retourne à mes dessins, car j'ai un livre à boucler et je suis bien partie pour en baver comme en fin de thèse. Argh.



Combien de fois peut-on changer de vie dans une vie ?

Lorsque j'ai décroché le boulot de mes rêves en 2012 — vous vous en souvenez peut-être — je n'imaginais pas que cela prendrait fin à peine trois ans et demi plus tard... Finies les journées au bureau, les escapades du midi avec les copains, les pauses goûters debout dans la petite cuisine, finis les team meetings du lundi matin, les conf calls en allemand et en anglais, avec les collègues à l'autre bout du monde, les parties de rigolade et les conversations délirantes à travers l'open space. Finis le bruit de la balle de ping pong de la R&D et les cris des mouettes (?) autour de la place d'Estienne-d'Orves en milieu de journée. Le dernier jour, après avoir pleuré à chaudes larmes, foiré mon discours d'adieu (à cause des chaudes larmes), vidé mes tiroirs et rendu mon badge, je suis partie, laissant derrière moi les restes d'une période heureuse mais définitivement révolue. Le temps est venu de passer à autre chose.

Me voici donc à l'aube d'une nouvelle vie à inventer, à construire ; une vie à laquelle rien ne m'avait préparée — surtout pas mon expérience dans l'enseignement et la recherche, ni mes années de salariat. Mon petit cœur ne cesse de faire les montagnes russes, submergé, balloté par un tas d'émotions contraires, intenses et épuisantes.

Y arriverai-je ?

Ce que je sais, c'est que je voudrais consacrer cette nouvelle vie à dessiner, à manger plein de bonnes choses et à continuer à fréquenter les lieux que j'aime : Septime, Mûre, Hexagone, Nina, Abri, Le Tricycle, La Pointe du Grouin... tant que le porte-monnaie suivra (hum...).
Je ne suis pas certaine de vous avoir parlé de Nina, un trésor caché "au fin fond du 14e" selon certains — mais bon, ceux qui disent ça en faisant la moue ne connaissent clairement pas le quartier de Pernety...
Au fin fond du 14e, donc, il y a un type un peu fou, qui s'appelle Alexandre Morin et qui cuisine des trucs hyper bons. Il vous sert des assiettes colorées, savoureuses et hyper généreuses même quand il s'agit de petites portions (dans les fameuses formules "mosaïque"). On a beau lui dire que c'est un peu trop copieux, il n'en fait qu'à sa tête et continue à garnir ses plats comme un dingue. La pêche du jour me fait souvent penser à un poisson qui se serait perdu dans un potager tant l'assiette foisonne de légumes et d'herbes de toutes sortes — ce qui rend d'ailleurs le plat extrêmement difficile à dessiner.
L'intitulé des plats, en trois ingrédients, ne dit que très peu de choses sur ce que l'on va effectivement manger, il faut accepter la surprise, la découverte. Et une fois que vous connaissez le talent et la générosité d'Alexandre Morin, vous n'avez de cesse de retourner chez Nina. Pour nous, c'est dans quelques jours, et je trépigne d'impatience.

Nina
139, rue du Château
75014 Paris
09 83 01 88 40
M° Pernety
Ouvert du mardi au samedi, de 12h à 14h30 et de 19h30 à 22h30  

Bonus : après un bon déjeuner chez Nina, filez chez Hexagone Café, qui se trouve dans la même rue. Chung-Leng sait faire du bon café. Et son padawan Brian aussi. En plus, ils vous accueilleront avec le sourire.




Juste un passage éclair, avec quelques gâteaux chinois, pour vous souhaiter une belle année du Singe.

Je serai de retour ici dans quelques semaines et, si tout se passe bien, de façon plus assidue que ces derniers mois. Stay tuned!




Les jours, les semaines, les mois passent. Et moi, je continue à lutter contre cette fuite du temps. Enfin, j'essaie.

Terrassée par une NCB au beau milieu de l'été, j'ai passé plusieurs semaines chez moi, en position horizontale — la seule position antalgique — et habillée certains jours d'un beau collier bleu marine avec une fermeture à scratch. Durant cette période de réclusion, le sommeil et la contemplation du plafond furent mes principales activités. Bien sûr, il fallut renoncer quelque temps à la brasse coulée du matin. C'est là que j'ai vraiment compris le sens de l'expression "prendre son mal en patience".
Je dois ma survie aux deux paires de mains bienfaisantes qui m'ont prodigué leurs soins tout le mois d'août et continuent de me réparer aujourd'hui, mais surtout surtout aux trois saisons de Orange Is The New Black. Tous les jours, c'était la fête quand le générique, chanté par Regina Spektor, démarrait. Sans Piper Chapman, Alex Vause, Crazy Eyes, Chang — qui faisait les mêmes bains de pieds que moi au même moment —, Taystee, Red, Pennsatucky et les autres pour me tenir compagnie, j'aurais mouru d'ennui et sombré dans l'alcool et la dépression.
Puis les vacances sont arrivées fin septembre, alors que j'allais mieux : dix jours en Corse, à marcher dans la forêt, dans des gorges au milieu de paysages sublimes, dix jours à me baigner dans les rivières glacées et la Méditerranée, à pique-niquer au bord de l'eau... Dix jours qui m'ont totalement régénérée.
Et le quotidien de reprendre son cours après cette parenthèse enchantée. Le travail, la piscine, les échappées gourmandes...
Un matin, après la piscine, je fus prise d'une fringale de tartine beurrée et décidai de prendre mon petit déjeuner au Télescope, où je savais qu'ils servaient des tartines. Je n'aurais pas pu mieux choisir : le pain, coupé en tranches épaisses et grillé, était bien croustillant à l'extérieur et moelleux à l'intérieur, le beurre salé et la confiture parfaits également — d'habitude, je me limite au beurre, mais là, la confiture s'est imposée d'elle-même — le tout accompagné d'un café crème de compétition. J'appris à ma grande surprise que le pain était fait maison depuis un stage de panification avec Thierry Delabre de Panadero Clandestino l'été dernier. Le résultat est franchement épatant.

Ces derniers mois, j'ai beaucoup cuisiné l'aubergine, en donburi ou à la Parmigiana comme d'habitude. Mais ma dernière obsession, la recette que j'ai faite et refaite à maintes reprises depuis septembre et dont je ne me lasse pas, c'est la moussaka, que j'aime avec de la viande d'agneau bien grillée et des pommes de terre en sus. Malheureusement, la saison des aubergines est finie.

Moussaka (avec lactose, viande et gluten, merci)
(inspirée de la recette de mon amie Marie, et un peu de celle-ci)


pour 4 personnes

2-3 aubergines, selon leur taille
500 g d'agneau haché
4-5 pommes de terre, selon leur taille
3-4 tomates concassées, fraîches ou en boîte
2 oignons émincés finement
4 gousses d'ail hachées
du fromage (gruyère, parmesan ou autre)
huile d'olive
sel, poivre
50 g de beurre doux
1/2 l de lait demi-écrémé
3 c.s. de farine

Préparer les aubergines
Préchauffer le four à 230 °C.
Couper les aubergines en tranches de 1 cm d'épaisseur dans le sens de la longueur.
Huiler légèrement une plaque de cuisson et y disposer les tranches.
À l'aide d'un pinceau, les badigeonner d'huile d'olive.
Enfourner pour 20 min de chaque côté, jusqu'à ce que les tranches soient grillées.

Préparer la sauce tomate
Dans une poêle, faire réduire les tomates et les gousses d'ail hachées dans un peu d'huile d'olive. Saler et poivrer en fin de cuisson.
Il faut que la sauce soit épaisse pour que la moussaka soit ferme.

Préparer le hachis
Faire dorer les oignons émincés et l'ail haché dans une poêle avec un peu d'huile d'olive.
Les retirer et y placer la viande d'agneau hachée. La faire cuire jusqu'à ce qu'elle soit bien grillée.
Remettre les oignons et les gousses d'ail en fin de cuisson.
Saler et poivrer. Égoutter (car c'est un peu gras).

Cuire les pommes de terre
Éplucher les pommes de terre et les faire cuire dans une casserole d'eau salée pendant une dizaine de minutes (il n'est pas nécessaire qu'elles soient complètement cuites).
Égoutter et couper en rondelles de 4-5 mm.

Préparer la béchamel
Dans une casserole, faire fondre le beurre à feu moyen et incorporer la farine en remuant constamment jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène.
Hors du feu, ajouter progressivement le lait tout en fouettant et remettre sur le feu quelques minutes. Saler en fin de cuisson.
La béchamel ne doit pas être trop épaisse, car elle va épaissir pendant la cuisson au four.

Assemblage et cuisson finale
Dans un plat allant au four, faire des couches successives : aubergines, tomates, viande, pommes de terre.
Finir par une couche de béchamel et parsemer le tout de fromage râpé.
Enfourner à 180 °C pendant 45 minutes environ, jusqu'à ce que le dessus soit bien doré.


(photo moche, je sais, mais c'était super bon)