Je suis partie là-bas pleine de craintes. Pas assez fortunée pour m'offrir un traitement anti paludéen (dont le prix équivaut à environ 10 bols de udon, ou 3 repas à la Régalade), je m'imaginais que tous les moustiques de Thaïlande m'attendaient de pied ferme pour me faire un sort, alléchés à l'idée de sucer mon sang gras et sucré (ça n'a pas loupé), et que forcément, j'allais contracter le palu et en mourir dans d'atroces et longues souffrances (en fait, je ne connais pas du tout les symptômes, ni les effets du palu). Je ne me suis en revanche pas inquiétée outre mesure pour mon poulet, puisque je suis son anti-moustiques à lui, gratuit et d'une efficacité redoutable qui plus est.
Je m'imaginais aussi que l'ingestion du moindre millilitre d'eau non embouteillée allait me causer d'horribles maux de ventre et je voyais le moindre glaçon comme du poison en cube. Ce qui fait que j'ai bu à peine la moitié de mon premier fruit shake quand j'ai appris qu'il y avait des glaçons mixés dedans (crainte tout à fait infondée).
Alors oui, certains plats dégustés firent un passage accéléré dans nos systèmes digestifs — la vitesse du transit étant proportionnelle au degré de miamitude —, mais nous en sommes rentrés vivants.
Et c'était rudement bien.

Tous les soirs, dans mon lit, et pendant tous les temps morts du voyage, je me suis appliquée à remplir mon carnet et à illustrer autant que possible les souvenirs de tous ces moments passés là-bas.
Où l'on voit de façon flagrante mon obsession pour tout ce qui se mange.
Où l'on voit également la piètre qualité littéraire de mes notes de voyage, mais après tout, il ne s'agit que d'un carnet de souvenirs tout à fait personnel et conçu de façon spontanée (pour une fois).

Quelques pages du carnet, donc, en attendant les photos...















À mon retour, ravissement suprême face aux températures clémentes d'ici (35 °C à l'ombre n'est pas ce que j'appelle une température "clémente"). Finis le visage luisant et la sensation d'être toute poisseuse dès 10h du matin. Ravissement suprême donc, même si je suis un poil frigorifiée, que mes ongles gelés ont la fâcheuse tendance à prendre la couleur de mes mitaines (ça fait un peu peur à voir), et que mon organisme n'a pas tenu le choc. C'est en tombant malade pourtant que je me suis recalée à l'heure parisienne (mais durant une semaine, j'ai vécu en décalé : en pleine forme dès 3h du matin et hors-service après l'heure du goûter).

Le premier sandwich Cosi (un Cheesy English, trop bon !) et la première glace Grom (mela & fior di latte) furent fort appréciés (d'autant que la boutique était déserte). Et au hasard de nos balades, nous avons découvert les divines (ou diaboliques ?) kouignettes de monsieur Larnicol, et je peux vous dire que j'en reparlerai. Elles se dégustent un peu réchauffées, c'est comme ça qu'elles sont les meilleures, toutes suintantes de beurre. De plus, ces kouignettes sont en libre-service ; vous choisissez celles que vous voulez et dans la quantité qui vous sied. Les passants qui s'arrêtent devant la vitrine et vous voient remplir votre sachet de kouignettes avec gourmandise ne pourront qu'avoir envie de vous imiter.


Il y eut aussi des macarons Hermé ainsi que de sublimes wagashi. Ces derniers se passent de commentaires.


Et puis comme j'ai ENFIN trouvé un usage à mes cahiers et carnets, je me suis offert un sublime carnet en cuir bordeaux, avec mon nom gravé dans un coin (c'est un peu mégalo, je vous le concède, mais je n'ai pas résisté quand le monsieur qui les fabrique me l'a gentiment proposé).

Enfin, un soir, vers 18h, sur le pont de l'Alma : le ciel légèrement brumeux et à peine teinté de rose autour de la Tour Eiffel était d'une beauté à couper le souffle.

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