La table était réservée depuis presque un mois.
Je suis arrivée peu après vingt heures, il était déjà là. Un an quasiment, que nous n'étions pas venus. J'étais heureuse de retrouver le lieu inchangé, la même atmosphère chaleureuse qu'avant (bon, la "femme à poêle" a disparu du mur depuis belle lurette, mais pour le reste, c'est toujours aussi chouette).
Avec la terrine de campagne qui nous fut servie pour patienter, je me suis fait deux tartines complètement jouissives et déraisonnables (je me suis dit qu'après tout, c'était jour de fête).
Les coquilles Saint-Jacques marinées avec leurs petits croûtons et leurs herbes étaient fraîches et parfumées ; le pavé de cabillaud cuit à la perfection, une chair nacrée, tendre, sublime ; les haricots de Paimpol à la tomate, une évidence.
Pour le dessert, impossible de ne pas choisir le riz au lait, servi dans une sorte de soupière avec une cuillère en bois plantée en son milieu : le principe est de piocher exactement ce qu'on veut et de se resservir autant de fois que cela nous plaît. Les minuscules grains de vanille sont perceptibles sous la dent, et le caramel accompagne à merveille ce dessert que d'habitude je préfère manger nature.


Évidemment, j'ai goûté à ses brochettes de thon mariné au saté et à son filet de rascasse (choisi en souvenir d'un plat adoré dans un restaurant de Biarritz), tous deux délicieux. Et le dessert au chocolat qui clôt chacun de ses repas à la Régalade, quenelle et gâteau moelleux au chocolat noir (accompagnés cette fois d'une crème anglaise au thé vanillé), est toujours aussi dément.

Un repas d'anniversaire sans une seule fausse note. La prochaine fois, pour que tout soit absolument parfait, il faudra juste penser à demander au moment de la réservation la "petite table près des cornichons", comme nous l'a conseillé une serveuse.

Si je suis aussi dithyrambique, c'est parce que la Régalade est mon restaurant préféré de la terre entière, mon restaurant doudou. Celui qui ne déçoit jamais, qui rend la vie plus douce et console de tout. Celui où l'on va les jours de fête et où l'on aimerait célébrer tous les moments heureux. On y goûte une cuisine simple, généreuse, qui met les produits en valeur, et va à l'essentiel.

La Régalade
49, avenue Jean Moulin
75014 Paris
M° Porte d'Orléans (ligne 4)
01 45 45 68 58 (réservation impérative !)
Ouvert du lundi au vendredi (sauf le lundi midi)


L'essentiel, ces temps-ci, est de ne pas se laisser décourager par la somme de travail nouveau à abattre, ne pas se laisser impressionner par tout ce qui est trop technique, et surtout, ne pas décevoir.
Le spectre de la lose me guette toujours... Dans quelques mois, il faudra rendre définitivement ce bureau et repartir à zéro. Ailleurs.
Ne croyez pas que cela puisse me gâcher ma saison préférée. Il en faudrait beaucoup plus.

Parmi les choses réjouissantes du moment, il y a les discussions électroniques qui ponctuent le quotidien. Il y a S., qui sait votre passion pour le flan et ne manquera pas de vous informer de l'arrivée d'un flan "boulanger" chez Jacques Génin ; E., qui est pleine de ressources et a toujours un bon restaurant à vous conseiller ; C., qui vous tient au courant des nouveautés BBesques et sait repérer la musique qui vous plaira (dernièrement : Agnes Obel et sa musique douce et élégante) ; et puis G., qui au détour d'une phrase anodine vous donne une furieuse envie de minestrone, et qui fait le meilleur des gâteaux aux pommes.


Les deux recettes peuvent se préparer en écoutant Philharmonics d'Agnes Obel. Ce n'est pas obligatoire et cela ne les rendra pas meilleures, mais comme il y a plein de choses à couper en petits morceaux, vous passerez un moment bien plus agréable avec elle.


Minestrone con pesto
(recette librement inspirée de celles de ces deux livres)


pour 4 à 6 personnes

4 poignées de haricots borlotti (ici : des coco rose)
100 g de poitrine fumée
1 oignon
3 carottes
2 branches de céleri
une bonne poignée de haricots verts (équeutés)
2 feuilles de laurier
2 courgettes
3 pommes de terre
2 tomates (ou à défaut des tomates en boîte)
un (petit) morceau de croûte de parmesan
4 -5 c.s. de pesto (maison, c'est mieux)
huile d'olive
sel et poivre
des pâtes courtes (ici : des mezzi tubetti rigati 65, merci Camille !)

La veille, faire tremper les haricots borlotti dans de l'eau tiède.
Le jour J, commencer par cuire les haricots borlotti dans une casserole d'eau frémissante pendant une heure.
Couper les carottes, le céleri, les haricots verts, l'oignon et la poitrine en tout petits morceaux (brunoise).
Chauffer un peu d'huile d'olive dans une marmite, y faire revenir la poitrine et les légumes coupés en morceaux.
Ajouter les haricots borlotti, recouvrir largement d'eau et porter à ébullition.
Laisser mijoter à feu moyen et à couvert pendant une demi-heure.
Pendant ce temps, couper les courgettes, les pommes de terre en petits morceaux.
Peler les tomates (avec un Zyliss, c'est parfait), les épépiner et les couper également en petits morceaux.
Au bout des 30 minutes de cuisson, ajouter les courgettes, les pommes de terre, les tomates, le laurier ainsi que la croûte de parmesan.
Ajouter de l'eau si nécessaire, saler, poivrer, couvrir et laisser cuire une demi-heure supplémentaire.
Faire cuire les pâtes à part.
Quand le minestrone est prêt, incorporer les pâtes et le pesto, et rectifier l'assaisonnement.

C'est très bon tout de suite, mais c'est encore meilleur réchauffé.


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Gâteau aux pommes de Gracianne (sa recette est ici)


7 c.s. de farine (ici : T65)
2 c.s. d'amandes en poudre (touche perso)
6 c.s. de cassonade
1 sachet de levure chimique
2 œufs
4 c.s. de lait
3 c.s. d'huile
1/4 c.c. de cannelle moulue
1/4 c.c. d'extrait de vanille liquide
3 pommes (initialement : 4)

70 g de beurre demi-sel fondu
1 œuf
4 c.s. de cassonade

Dans un saladier, mélanger les ingrédients secs : farine, amandes, cassonade, cannelle et levure.
Dans un autre saladier (plus petit), mélanger les ingrédients liquides : œufs, lait, huile et extrait de vanille.
Incorporer petit à petit le mélange liquide au mélange sec.
Préchauffer le four à 210 °C.
Peler les pommes, les couper en tranches fines et les incorporer à la pâte.
Verser le mélange dans un moule (pas trop grand) beurré ou tapissé de papier cuisson.
Enfourner pendant 20 minutes.
Dans un bol, mélanger le beurre fondu, l'oeuf et le sucre, et au bout des 20 minutes, sortir le moule et verser le mélange sur le dessus du gâteau.
Enfourner de nouveau pendant 15-20 minutes.
Le gâteau doit être bien doré et les bords caramélisés.

D'autres ont également succombé à ce magnifique gâteau, humide et fondant. Je les comprends : je l'ai déjà fait deux fois en moins d'une semaine. Merci Gracianne.

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